jeudi 1 décembre 2011

Un ascenceur pour les oiseaux

« Elles ne passent plus depuis vingt ans ! » Ou alors « à côté ». Au Pays Basque, dans l’autre vallée, dans l’autre village, sur l’autre colline... Ou même au-dessus de l’arbre d’à côté ! Oui, on peut voir chez nous des forêts dont presque chaque tronc est doublé d’une échelle plus ou moins édentée qui débouche là-haut sur diverses planches affublées de fougères miteuses. « Les palombes se sédentarisent. Elles traversent par l’ouest. Elles passent par la mer ». Mais alors pourquoi ces trois précieuses semaines de congés au mois d’octobre ? Pourquoi ces six mois de week-ends de travaux de construction, réparations, élagages, améliorations, inventions ? Pourquoi toute cette énergie à l’élevage de pigeons, à la capture et au dressage de bébés palombes nourris au biberon et douillettement molletonnés dans des boites à chaussures sur l’étagère de la cuisine ? Si les changements dans le comportement de l’oiseau bleu semblent indéniables, ceux du paloumayre innovant s’avèrent immenses. La tradition s’est enflée de modernité. Lequel s’adapte le plus à l’autre, au contexte, aux nouvelles habitudes ? Finies les cabanes sommaires et inconfortables, brinquebalantes de bric et de broc, échevelées de quelques végétaux de camouflage, finis les appeaux secoués à la main. Place à l’eau, au gaz et à l’électricité, au tableau de bord électronique, au moteur d’essuie-glaces recyclé, au bien-être et à la technique. Et le grand-père qui ne peut plus y aller malgré « l’ascenseur » ! Tout le jour, les bras croisés sur le dossier de sa chaise, il guette les vols devant le perron de la maison. Et au fait… pourquoi ? Juste pour le souvenir de la magie du rare vol qui se pose dans son froufroutement incomparable ? Élisabeth J

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