jeudi 1 décembre 2011

Quand passent les palombes

Au-dessus des plaines, des coteaux et des brumes,
Des bois jaunissants et des villes fourmilières,
Contre le vent du sud qui hérisse les plumes,
Passent les oiseaux, pour l’exotique croisière.

Migrateurs aguerris et jeunes de l’année,
En groupes réguliers ou bien en francs-tireurs ;
À tire d’aile, franchissent les Pyrénées ;
Guettés par l’autour qui surveille les hauteurs.

Passereaux multiples, pigeons et tourterelles,
Taillés pour l’espace et la fuite saisonnière,
Grands voiliers du nord ou rapides hirondelles,
Méfiez-vous des pièges et des filets, des pantières !

Nombre de citadins, bergers ou vendangeurs,
Lorgnant les palombes aspirées par les cols,
Éprouvent tout à coup la fièvre du chasseur,
Quand au petit matin se succèdent les vols.

Venues du fond du ciel, parfois les grues cendrées
Stoppées dans leur élan, arrêtent la cadence,
Cherchent le bon vent, planant comme des bondrées,
Avec des cris perçants, aux rauques résonnances.

L’escadrille, flèche vivante et obstinée,
Pointe vers le sud, aux tropiques fabuleux ;
Alors le sédentaire, à la glèbe enchaîné,
Frissonne, en la suivant longtemps, longtemps des yeux.

Maurice Deschamps - Lescar

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