jeudi 1 décembre 2011

Fidèle palombe

La chasse à la palombe est, au sein de nos mœurs,
Un art qui réunit de notoires pratiques
Au plaisir qu’accompagne un amas de labeurs
Afin qu’au bois s’érige un lieu pour fanatiques.


Quand le chant du ruisseau se perd dans la forêt,
Que l’arbre du coteau prend ses ors à l’Automne,
Qu’au Levant le Soleil se montre plus discret,
Ne s’endort, pour autant, le monde de la faune.

Octobre le démontre… ; alors que vont les vols
Planer sur le vallon qui mène à la Montagne,
Puis prendre un droit élan pour traverser les Cols
Avant de reposer leurs ailes en Espagne.

Mais, chez Nous, quand l’azur se perle de ramiers,
Oiseaux qu’en mon Béarn on appelle « Palombes »,
Se mettent en cabane : Artisans et Fermiers
Dès qu’une roucoulade ensorcelle les combes.

Des fins de Fructidor aux soirs de Saint-Martin
La sylve, pour beaucoup, est une résidence
Où les gourmands de lit se lèvent bon matin
Pour voir si « Artémis » leur ouvre un jour de chance ?

Nulle prunelle, alors, n’abandonne, un instant,
La voie où va, sans bruit, la belle migratrice
Et même le brouillard le plus exaspérant
Ne sort de son juchoir la vigie de service.

Et lorsque les Chasseurs ne gonflent leurs carniers
Chacun reste serein car, avant l’hirondelle,
Reviendra la palombe hanter prés ou halliers
Pour prouver, si besoin, qu’elle est, vraiment, fidèle.

Édouard Dutilh

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