jeudi 1 décembre 2011

Fille de chasseur

Je le revoie son sac de montagne et son fusil, partir dans le petit matin, et le soir rentrer à la nuit tombée, compter une à une avec fierté vingt, quarante, même parfois jusqu’à quatre-vingts palombes et s’asseoir avec un grand soupir pour dénouer sa mante qui cachait une très belle récolte de cèpes. Le soir, avec lui, ses frères se retrouvaient autour du feu dans la cheminée et, là, fusaient tous les récits de la journée, racontant pour chacune d’elles comment il l’avait tuée, sur une branche, une cime, celle-là était jeune, l’autre plus vieille. Ils imitaient même le bruit qu’elles font quand elles se posent, mon oncle imitait même l’aboiement du chien resté en bas dans le cabanon de la palombière. Moi, en rentrant de l’école, je les regardais piquer vers le gave d’Ossau et se poser sur les acacias, tellement il y avait de volées tous les jours. Puisse un jour la sagesse des hommes faire qu’elles reviennent longer nos montagnes et traverser le beau ciel bleu des Pyrénées. Paulette Servat - Eysus

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