jeudi 1 décembre 2011

Les voyageuses

Accoudée à la fenêtre de ma chambre, au soleil, je regarde ce paysage d’automne, si beau, si doux, si chaud pour un mois de novembre. J’admire les arbres recouverts de leur parure bronze clair, dorée, jaune or. Certains, même, ont des feuilles vertes et le cerisier est en fleurs. Tout cela donne un automne féérique. Subitement, dans le silence un léger bruit de papier froissé, timide, vient troubler le calme qui m’entoure. Je lève les yeux vers le ciel bleu, sans nuages. Dans les rayons du soleil, un groupe de palombes aux ailes argentées vole dans un joli désordre. Je songe qu’elles ont un courage extraordinaire, elles ont faire des milliers de kilomètres pour trouver un peu de chaleur. J’ai envie de leur crier : « Faites attention en traversant les Pyrénées, les chasseurs vous attendent, ils ont tendu de grands filets, volez le plus haut possible pour les éviter. » Hélas, elles ne peuvent m’entendre et certaines seront piégées, d’autres auront la chance d’en réchapper ! J’en veux à ces hommes qui vont se glorifier de leurs prises, c’est à celui qui en attrapera le plus. Et leurs femmes vont faire des concours de cuisine, avec des recettes toutes différentes, toutes aussi bonnes. Autour de la table ne seront que des claquements de langue et des félicitations. En les regardant s’éloigner, je pars dans un rêve qui les amènera dans un pays chaud, où il n’y a pas de chasseurs, ni de gourmets. Au contraire, dans ce pays de rêve on les aime bien vivantes, on leur donne de la nourriture, on leur permet de faire le nid et de fonder une famille. Ensuite, elles apprendront à leurs petits à voler et à partir le moment venu. À leur tour, ils feront des milliers de kilomètres et essaieront d’arriver à destination. Monique Hourcade - Jurançon

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